Jean-Michel Sananes
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Jean-Michel Sananes
Né en 1942 en Algérie, Jean-Michel Sananes a traversé la guerre d’Algérie dont il tirera un roman Le Vieil Homme disait… Les ecchymoses de l’in-confiance, que sont l’exil et la fragilité du moment, imprégneront désormais sa perception et son écriture.
Convaincu que les mots sont vides lorsqu’ils ne sont pas en accord avec les actes, Jean-Michel Sananès est impliqué dans SOS Racisme et un combat pour l’humanisme.
À Victor Jara
Nu-pieds,
le vieux paysan, dos courbé, travaillait.
Déjà la terre était grise
comme un sang séché.
Nus pieds,
comme le sont les travailleurs sans terre,
un enfant regardait.
Chante, chante paysan
le sel de tes yeux n’abreuvera pas le champ
Chante, chante
l’été encore voûtera ton dos
Chante, chante paysan
la terre grise déjà t’attend.
Dansait, dansait
l’enfant qui ne savait pourquoi
le soleil brûlait
l’enfant qui ne savait pourquoi
le maïs mourait.
Dansait, dansait
le fils qui demandait :
Père, qui veux-tu que je sois ?
Quand mon temps viendra,
que faudra-t-il que je fasse ?
La parole rude, la parole rude,
le vieil homme avait déclaré
Va plus loin mon fils
quelle que soit ta taille
tu porteras la vie sur tes épaules
quelle que soit ta taille
ta dimension d’homme tu chercheras.
La parole rude, la parole rude,
le dos courbé, le dos courbé,
le vieil homme avait déclaré :
Va plus loin mon fils
ici tout le sel de mes yeux
n’abreuvera pas le champ,
ici la terre est grise comme un sang séché.
Victor était parti une guitare à la main,
avec des mots
qui résonnaient dans le matin.
Victor était parti avec ses camarades,
et la chanson des jours meilleurs.
Chante, chante camarade
Les doigts coupés, il a chanté.
Le sel de ses yeux n’a pas abreuvé le stade.
Au Chili, la terre était grise
comme un sang séché.
Chante, chante camarade,
tu portais ta vie sur les épaules.
Quelle que soit ta taille,
tu avais trouvé ta dimension.
Chante, chante camarade,
ta dimension tu as trouvée.
Gitanos gitanos
(lettre aux derniers indiens, les sans terre du vieux continent)
Gitanos gitanos
Que le vent emporte que le vent emporte
Où allez-vous où allez-vous
Dans ce siècle qui rapine sur la peau des pauvres ?
Gitanos gitanos
Mon chien n’a plus de terre
Mon hibou n’a plus de nuit
Gitanos gitanos
Où vont vos vies ?
Au royaume barbare partout la mort cogne aux portes
La nuit n’a plus d’étoiles
Mon chien n’a plus de rêves
Où va le vent que le jour emporte ?
Où est votre place où est ma place ?
Gitanos gitanos
Mon hibou mange la nuit
Mon chien ronge sa chaîne
Les hommes vivent en laisse
Les hommes s’enchaînent entre Dieu et Diable
Ils ferment les portes
Mettent le rêve sous clef
Se gavent de fausses vertus
Gitanos gitanos
La liberté roule à contre sens
Le vent mange mes mots
Les préjugés menottent l’amour
Où allez-vous loin des prisons dorées ?
Gitanos gitanos
Le long de nos routes, la misère est une ortie blafarde
Partout où les hommes souffrent
la vie s’étire comme une flamme sur nos douleurs
Partout le flamenco ouvre la nuit
comme l’aube illumine l’espoir
Gitanos gitanos
Mon chien cherche la lumière
Et le vent nous emporte
Gitanos gitanos
Où est votre place
où est ma place ?
Gitanos gitanos
Où va le vent que le jour emporte ?
La frégate
*
A vous, frères d’Afrique,
un sang si rouge sous la peau,
A vous, frères indiens,
un cœur de lune sous la peau
Vos mères
déjà
ont tant pleuré
Vous avez eu une Terre
où vos sangs
ont cessé d’être bienvenus
Vos mères
déjà
ont tant pleuré
Pourtant,
ce devrait être un bonheur
que d’être Homme
A tous je veux dire :
Craignez le mésamour,
craignez l’intolérance,
comme en son temps
il fallait craindre le vent
A toi frère Indien,
un cœur de lune sous la peau,
à toi, frère d’Afrique,
un sang si rouge sous la peau,
je dis :
Crains le vent,
frère Indien,
car, déjà,
la frégate glisse sur les flots,
le malheur est en soute
Frère,
qui enfante
à l’amour et aux douleurs
des enfants pareils aux miens,
crains le vent,
la nuit porte la mort
Déjà
la frégate glisse sur les flots,
portant malheur en soute
Cortez est chevalier de mort
Ses navires écorchent le vent
Le vent nous a trahis
La nuit porte la mort
Pleure,
sœur Indienne
Déjà,
ils approchent,
une croix de sang dans leurs bagages,
la mort et nos larmes dans leur sillage
Ils ouvriront si profond la terre
qu’il y enterreront vos hommes
Pleure,
sœur Indienne
Ils ouvriront si profond la terre
qu’il y enterreront
tes enfants, ton peuple
Tes larmes jamais
ne combleront pareille douleur
Nos larmes jamais
ne couvriront pareil malheur
Crains le vent,
frère d’Afrique
Déjà,
la frégate glisse sur les flots
portant malheur en soute
Frère homme,
qui engendre
à l’amour et aux douleurs
des enfants pareils aux miens,
crains le vent
La nuit porte la mort
Déjà
les galions déchirent les flots,
Une croix de sang en fond de cale
Le vent nous a trahis
la nuit porte la mort
Pleure,
ma sœur d’Afrique
Déjà,
ils déchirent ton futur,
une croix de sang dans leurs bagages
la mort et nos larmes dans leur sillage
Ils ouvriront si profond la mer
que vos hommes
vos enfants
votre peuple
ne reverront jamais le rivage
Vos larmes jamais
ne combleront pareille douleur
Nos larmes jamais
ne combleront pareil malheur
Pleure sœur d’Afrique,
les fils d’intolérance arrivent,
les soutes emplies de mort
Déjà là-bas,
d’où ils viennent,
pleurent les fils de l’étoile,
pleurent les fils du croissant,
pleure l’Indien des Amériques
La mort était dans leurs bagages,
notre sang dans leur sillage
Aucune larme
jamais
ne comblera
pareil malheur
Aucune larme
jamais
ne comblera
pareille douleur
Roman : Le Vieil Homme disait (Algérie des années velours aux années de feu) – Juliette une enfance à Oran
Nouvelles : Aube fantasque (autobiographie d’un vieux rêveur)
Jeunesse : Au pays des Wakikinous, la République et la Laïcité expliquées aux enfants - Chamiou et ses Amis, l'histoire des éléphants et du vilain mensonge - L'histoire triste et gaie de la Princesse Pamplemousse, L’enfant qui sauva la lumière
Livre CD - L’enfant Trèfle - Le Père Noël, l’Ogre et la Licorne - Dompteur d'étoiles- 5è horizon - (BD)- L’enfant qui sauva la lumière
Essai : Le racisme (Réflexe identitaire)
Poésie : Cheval fou (D’amour et de colère) - Chats ! Chats ! Chats !- A pas de loup - Une étoile dans le sang - A l’ombre des réverbères (j’ai faim, j’ai froid, j’ai peur) - Mémoires des pierres et du sable (Mémoires d’exil) - Lettre à l’enfant qui dort (Mémoires d’exil) - Accident/Occident de conscience – La diagonale du silence – Lettre à mon Lettre à mon Alzheimer (Le festin de l'araignée)- De moi à moi - Dernières nouvelles de mon chat - Les confidences de Maxime le Chat - Le Manifeste du Pélican - Plus frère que frère - Mon chien mène l'enquête - Derniers délires avant inventaire – Dieu, le silence et moi - Comme dit mon chat.
À paraître : Et leurs enfants pareils aux miens
Collectif : Revue Nue – Poème en gros - Citadelles
- 1er prix du Printemps des Poètes des Alpes-Maritimes 1999 – Poésie contemporaine
- Prix de Poésie de la Ville de Nice 2000 pour “Cheval fou”
- Prix Recueil de Poésie de la Ville de Nice 2002 : “Tous les enfants ont un même rire
- Prix de Poésie de la Ville de Nice 2002 : "Contes et Nouvelles"
- Blâme d’or 2000 Revue "Blâme Fiction et Fantastique"
- Premier prix de Poésie du Lions-Club 2003