julienne SALVAT
Nationality: 154
Email: julienne.salvat974@orange.fr
Nationality: 154
Email: julienne.salvat974@orange.fr
julienne SALVA
Originaire de la Martinique, Julienne SALVAT, après des études secondaires à Fort de France et des études de Lettres à Lyon, réside dans l’Océan Indien où elle a mené sa carrière de professeur agrégée de Lettres Modernes au Lycée Leconte de Lisle, à Saint-Denis de la Réunion.
Formée à l’Atelier -Théâtre du Centre Réunionnais d’Action Culturelle (CRAC), elle a participé à de nombreuses créations, joué dans divers pays de l’Océan Indien et au festival d’Avignon, tout en développant ses activités de poète et d’écrivain.
Membre de la Société des Poètes Français et de la Société des Gens de Lettres, de l’ADELF (Association des Ecrivains de Langue Française), de la Maison des Ecrivains et de la Littérature. Associée ou invitée à divers évènements culturels et festivals internationaux de poésie tels ceux de Cervara di Roma ou de Trois-Rivières (Québec)
Lauréate en 2010 de la Société Académique ASL (Médaille d’Argent)
Pour tout opium ma mémoire courte
en l’état actuel des choses
_ chacun sa tour _
le temps des autres par vagues émeutières
au pied de mon incarcération
vient battre tambour.
Où sont passés les paradis
_ dites _
qu’au clair matin de nos matins
à la lanterne avons cherchés ?
Ce que voyaient nos yeux
nos cœurs n’en avaient cure.
La charge de l’Histoire
le lait de nos narines
coco râpé nos rires
tout assurait qu’un jour
en un lieu nous rejoindraient l’eau et le feu. >
Où sont cachés les paradis
qu’à grands renforts de clés fourbies
labels libelles annoncés
en plein midi alléluia de nos midis
nous zombis de lumière avons dévoilés ?
Légions à nos hourras surgies
brasiers aux slogans allumés
vociférations à tous vents
juste colère aux échos jetée
jusqu’aux plus reculées marches de l’oecumène.
Où sont passés les paradis
_ dites _
qu’au grand vidé de nos vidés
nos mains ont laissé échapper ?
Pour une raison inconnue
on procéda à l’extinction des signes lumineux.
Dispersés bataillons d’enfants effrontés !
Carnavals de l’espoir au clou !
En berne bras d’honneur anathèmes !
Où sont les paradis exilés
qu’au soir de nos grands soirs bafoués
nous avons vu passer mis aux fers muselés ? >
La vie fut chienne _ depuis ça _
il fallut tour à tour chaque dieu égorger
risible et défroqué
faire charpie de rêves plutôt faméliques
vive combustion de notions et de thèses
adresser vaseux un salut au bazar
des transcendances charcutées.
Où sont passés _ dites _
où sont passés nos paradis ?
Jusqu’à quand tournera en rond
de nos tempes grises la ronde grise
au fond d’une crypte aux clartés mortes ?
(Jeux Lémuriens – Ed. Le Chasseur Abstrait 2012)
Julienne SALVAT
POUR HAÏTI
Il y a une tectonique des plaques…
Ecoutons rire les enfants de Kiskeya
Une ville s’est déchirée comme
un hurlement-blessure fracture un visage...
Danse du ventre au soleil de la terre maternelle
bacchanale des dieux souterrains paternels
leur progéniture déchiquetée pour un banquet d’apocalypse
Il y a une tectonique des plaques…
Ecoutons le rire des enfants de Kiskeya
Séismes sur un lit de supplice…
Baldaquins mués en grabats effondrés
la nuit blanche se farde en nuit bleue disloquée
Il y a une tectonique des plaques…
Ecoutons rire les enfants de Kiskeya
La carte Ayiti mutilée depuis le roi Christophe jusqu‘à avant JC
Epiphanie de la faim ressuscitée
Triomphe des forceps de la pépie matrone
qui fait bander les langues dilate les prunelles
Zéro calebasse zéro tête coco sec
Yanvalou pour Haïti
Il y a une tectonique des plaques…
Ecoutons rire les enfants de Kiskeya
Détresse à tribord désolation à bâbord
Ainsi s’en vont roulant ses membres martyrs
parmi les gravats de literie bouillonnée
Il y a une tectonique des plaques…
Ecoutons rire les enfants de Kiskeya.
Quand la marée rocheuse sera assagie
allez plonger dans l’étale - monceaux de décombres -
ramenez-en des vieilleries précieuses
anciens rêves pétrifiés de ce peuple élu
alluvions joyaux pour son couronnement
- honneur et respect ! -
trésors qui s’entêtent parmi les macabres poussiers
le magma étouffoir
offrandes minières pour survivants en déréliction
Yanvalou pour Haïti
Il y a une tectonique des plaques...
Bénissons le rire des enfants de Kiskeya
Ils ne céderont pas à la saveur amère
des fruits de désespoir et de renoncement
Ils sauront s’extirper des boyaux de l’enfer
respirer au bercail la lucidité pour fanal >
…Visions de force… Nouvelles levées d’ancre….
L’étrave du temps fendra l’écume d’un océan sans sommeil
Roulis et tangage mêleront les heures tragiques et sereines
Les astres au-delà seront veilleuses de mémoire
Yanvalou pour Haïti
(Nuit Cristal Ed. L’Harmattan 2012)
BIBLIOGRAPHIE
1 / Textes publiés dans divers Recueils et revues, français et étrangers
2 / RECUEILS DE POEMES -
1993 TESSONS ENFLAMMES (édition UDIR)
1998 CHANTS DE VEILLE « « `
2001 FRACTILES « «
2006 FEUILLESONGE édition Le Carbet avec le concours du CNL
2012 JEUX LEMURIENS édition Le Chasseur Abstrait
« NUIT CRISTAL édition l’Harmattan
3 / FICTION
2000 LA LETTRE D’AVIGNON roman (éditions Ibis Rouge )
2007 CAMILLE, récits d’hier et d’aujourd’hui «
4/ TRAVAUX de publication
1997 - POEMES D’ELLES recueil collectif de poésie féminine, conçu et préfacé par Julienne Salvat (éd. UDIR)
1996 -UNE CHASSE AUX NEGRES MARRONS (1845), deux textes de Théodore Pavie, écrivain-voyageur du XIXème siècle, collectés par JF Samlong, préfacés par Julienne Salvat (éd.UDIR)