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Theo  CRASSAS

Theo CRASSAS


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Biography
CHANT DU COQ

Je chanterai comme un coq
l’aurore éblouissante de tes yeux
d’animal des Andes,
de ce lama
jalousé par les anges
et protégé par la Déesse-Mère
qui en a fait
sa monture préférée
car elle est aimante
avec ses enfants
pourvu qu’ils soient doux
comme toi, ô vierge péruvienne,
fille du Soleil incaïque,
plus tard devenue
impératrice mexicaine !

Et comme un aigle captif
je volerai autour de ton corps
vert comme le plumage du quetzal,
cet oiseau épris de liberté
qui n’abandonne jamais les guerriers
et vole très haut
dans le ciel de Cholula,
au-dessus du Temple-Pyramide
aux gradins de copal
devant lesquels se joue
la tragédie aztèque du sacrifice
et de la chute finale
sous les lances espagnoles !

C’est que tu es ondoyante
comme une pirogue d’araucaria,
portant l’hommage d’émeraudes
et de papillons
aux amants de la Terre,
aux surhommes doux
comme des quetzals,
doux comme toi,
ô ombre tutélaire
au parfum de femme !

Et tu ondules
comme un soupçon de mouettes
auprès de l’océan
ou comme une allusion
a la liberté ultramarine
et comme, enfin,
la peinture d’un royaume
sans frontières
établi aux confins du Pacifique
sous les cinquante-quatre volcans
des Andes,
aux portes du Guyaquil !

Théo Crassas
Poème extrait du recueil de poésies « Hommage de papillons »



LE SAINT TRÔNE

Ô vous, sceptique qui me blâmez
de ne point écrire des poèmes cocasses,
saugrenus, burlesque,
futiles et sots,
ne savez-vous donc pas
que ce sont là des fardeaux
qui accablent les ménestrels infortunés,
point versés dans la lecture du Coran,
et ignorant tout des belles-lettres ?

Que n’êtes-vous pas vous-mêmes
des esprits fins, des hommes exquis
et des sages ?
que n’êtes-vous pas des êtres beaux,
afin que je vous apprenne
les belles choses
exprimées par les belles paroles
qui sont l’apanage des natures
parvenues à la bonté des manières
et à un degré élevé
d’adresse et de subtilité ?

Ignorez-vous que j’ai fait
l’ascension de la montagne fabuleuse
des diamants,
d’où on ne peut revenir
aux vallées basses ?

N’avez-vous pas appris
que j’ai atteint l’oasis,
fraîche comme un dictame,
où l’on peut goûter en toute quiétude,
la beauté des roses et des myrtes,
la saveur des cerises et des abricots,
et la splendeur des animaux
qui y galopent,
ou des oiseaux de paradis qui y chantent ?

Là, mon âme se pâme
devant les coups de hanche
de ma petite esclave bien-aimée,
ce miracle d’entre les miracles musulmans,
ce prodige des prodiges hindous,
cette fantasia bédouine
de pouliche nacrée d’Arabie,
cette souveraine d’entre les reines,
ce jardin de toutes les lunes d’Allah !

Sans doute, vous n’avez jamais vu
son visage pareil
à la nouvelle lune de Mai,
à son premier lever,
et blanc comme la mousseline blanche
des turbans préférés
par les croyants !

Mais si vous voyez son derrière,
vous me comprendrez !
Car il est gras
comme un porcelet de lait
au four des ardeurs divines,
chaud comme un cœur
de philosophe exalté,

et blanc comme la gorge
de la perdrix de montagne !

Et il brille comme un minaret
arrondi au soleil,
comme le dôme de la grande
mosquée de Damas
et comme la coupole de Sainte-Sophie !

C’est un trône de sainte,
et c’est un élixir de jeunesse,
bu à même la source
d’immortalité !

Ô vous tous, censeurs chrétiens
de Mahomet,
et agnostiques de tout crin,
souffrez que je parle avec ivresse
d’un sujet aussi sublime !

Sachez, pourtant,
que les propos des sages mahométans
prêtent à contestation,
mais sont définitifs et purs comme des juments de race,
proportionnées et lustrées !

Théo Crassas
Poème extrait du recueil de poésies « Islam »




Biographie :
Théo Crassas
est né le 9 Avril 1947, date anniversaire de Charles Baudelaire, à Bujumbura, capitale du Burundi, de père chypriote, et de mère crétoise. Du côté maternel, il descend d’une famille francophone dont le plus noble représentant fut le poète Homère Békès, de l’école de Constantinople, écrivain célèbre dans la Grèce d’avant -guerre. Il reçut son baccalauréat des mains de Pierre Loti, à Constantinople, en 1904.

Il traduisit, entre autres, Gérard de Nerval en grec.

Après une enfance studieuse en Grèce, Théo Crassas part en France en 1965, et plus précisément à Aix-en Provence pour y accomplir des études juridiques. C’est dans cette ville qu’il naît à la poésie, en Mai 1971, sur la montagne Sainte-Victoire. Diverses influences ont déterminé son éclosion en tant que poète, et notamment, celle de l’Occitanie médiévale et celle de l’Espagne toute proche, ainsi que de l’Amérique latine.

Théo Crassas recueille dans cette ville l’héritage du Félibrige, des troubadours occitans et des poètes espagnols et mexicains.

Sa venue au monde francophone fut le fruit d’une longue maturation intellectuelle qui avait commencé en 1965, année de son arrivée en France et qui culmina au début de son séjour à la campagne aixoise, à deux cents mètres de l’atelier de Cézanne, à l’ombre de la Sainte-Victoire. Ce fut l’événement le plus inattendu de sa vie. Tout l’y prédisposait, la culture française de sa famille, sa naissance dans un pays francophone. Mais ce furent les paysages cézaniens qui déterminèrent, d’une façon dramatique, sa naissance à la poésie française.

En 1977, il s’installe à Paris dont l’architecture ajoute une dimension nouvelle à sa poésie et où il découvre l’Orient et la Grèce antique. Il a aussi dans cette ville la révélation à la fois du Shivaïsme –dionysisme et de la philosophie persane, surtout dans son courant dit «philosophie orientale» par référence à la splendeur de l’aurore et qui réconcilie Platon et Zarathoustra.

Et, c’est à Paris qu’il écrit une partie considérable de son oeuvre.

Revenu en Grèce en 1993, il reprend, après quelques années, son activité littéraire à partir de 1995. Depuis cette date, il connaît une grande intensité de création. Il y développe une mystique de l’Amour plongeant ses racines dans le néo-platonisme, dans le soufisme de Perse et dans le tantrisme de l’Inde. En effet, pour lui, l’Amour est une Théophanie, le miroitement de la divinité dans la chair, la pure projection de l’image de l’Être dans la forme. La Dame identifiée au corps de l’univers et à l’Âme du monde y joue un rôle essentiel, Déesse, Épouse -Puissance de Dieu et prêtresse. Car la beauté est prophétique.

teopoet@yahoo.gr
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