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Magali  Turquin

Magali Turquin


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Biography
Promenade en haute mère

Tu marches,
Les mains dans les poches, des braises dans les yeux,
le cœur malheureux.

Tu craches,
L’amour qui n’est plus.
Tu palpes le vide comme cette main
Morte ce matin.

- Pays d’écueil pour seul lendemain –

Pour toujours au fonds du puits, nuit, nuit,
Nuit, en plein soleil qui écrase tes larmes, sillons salés
Sur tes joues d’enfant encore, pas de barbe, mais homme déjà, il le faut, c’est ainsi.
Tu deviendras marin pour rester dans ses souvenirs mal éteints.

La braise se consume toujours en ton corps charbon, carbonisé par le soleil.
La mer monte.

Tu pleures.

29.08.03

Poème publié dans le collectif poétique : L’heure injuste [édition La passe du vent]


***

L’éternelle attente.

J’ai embrassé l’aube d’été en y couchant une ombre assoiffée de fraîcheur. J’ai tressé des roseaux pour couronner l’horizon bleu, étendu sur les plaines perlées de jeunes gouttes. La route s’offre à moi, grêlée de nid de poules. Le vent soulève le peu de poussière encore présente. Paysage de départ, peut-être. Ou d’arrivée ? L’obligeance des rayons du soleil sur les paupières closes. Silence des cœurs saccagés, monnayés pour quelque liberté militaire.

Je ne partirai pas. Pas cette fois-ci. Non. Je résisterai encore. Malgré moi. Au-delà de moi. Le monde attendra, l’aube renaîtra ailleurs. Loin. Là-bas. Mais je resterai immobile dans l’aube d’été s’offrant à mes pieds vagabonds. L’exutoire contre l’instabilité n’existe pas, sinon la volonté farouche de savoir une bonne fois pour toute. Regarder en face l’avenir et ne plus le fuir espérant l’atteindre. Je construirai ma patience en tressant d’autres roseaux pour d’éclatants lendemains colorés. Les cannes de jonc jauniront à l’astre éternel. Ma peau tannée, tellement que tu ne me reconnaîtras pas. Si un jour tu m’as reconnu. Un seul. Celui de ma naissance annonçant ton départ. Ta fugue majeure. Toujours la marche en avant, aveugle et déformée par le temps.
Je t’attendrai sous les saisons tristes aussi. Sans espoir aucun d’un regard, un jour de hasard. J’enracinerai mon esprit obsolète. Tu ne m’échapperas pas, cher père.

Ce matin encore, j’ai baisé cette dix septième aube d’été. Elle était fort déshabillée. Maîtresse de mon sang. Virginale vénéneuse. Vainement. Pas de traces dans les courants d’air. Pas de parfums faisandés dénonçant mon origine. Tout est vierge de toi. Jusqu’aux heures à venir.
Perdition paternelle. Je suis là. Maintenant debout, armé de mon sourire pale. Je vais mourir.
Tu ne viendras pas ce soir, ni jamais. Même la disparition dispense ta présence passive. J’errerai seul jusqu’au dernier soupir. L’ombre d’un père est si peu de chose. Essentielle. Eternelle.

Poème publié dans le collectif poétique : J’ai embrassé l’aube d’été. Sur les pas d’Arthur Rimbaud [édition La passe du vent]

***

Elle tend la langue, touche la Meuse.
Au creux des crues
Elle croise des grues ;
Oiseau de glaise
des eaux grises…

Les heures se taisent.

Poème publié dans le recueil de poésie Chant ouvert [édition Bérénice]

L’herbe coupée à perte de vue, l’odeur du bonheur et de l’enfance.

Ne pas revenir en arrière, surtout ne pas s’allonger…
Mais déjà l’esprit saoul de cet embrun sauvage
se laisse asseoir et dériver.

Le corps trouve son terreau, touche son berceau.

Les insectes composent une acrobatie
Sur des brindilles de plus en plus fragiles, jusqu’à la brisure.

Le soleil aussi est présent, depuis longtemps, bien avant nous et bien après.

Il se couchera sur l’empreinte de mon corps…

Saveur de femme dorée.
Je dormirai bien là ce soir,
la nuit prochaine,
à l’infini des rêves…

Mais tout le monde l’apprendrait et déposerait

son corps lourd

sur des brindilles de plus en plus fragiles, jusqu’à la brisure.

Le soleil écœuré désertera les lieux, l’herbe poussera verte et froide

Comme morte pleine de sève. Mon corps ne sera plus ;

Je n’aime pas la foule décor.

Poème publié dans le recueil de poésie Chant ouvert [édition Bérénice]

***

Et finir sa phrase
Au creux d’un vers vide
Sur le zinc

Poème publié dans L’anthologie du poème bref [édition Les Dossiers d’Aquitaine]

***
Biographie:

Magali Turquin
est née dans un village perdu au cœur de la forêt ardennaise dans les derniers jours de l’année 1979. Elle commence à écrire à 14 ans, à dix-sept elle reçoit prix « Les quatre coins cardinaux » une récompense nationale couronnant sa poésie Après un baccalauréat art dramatique, Magali s’engage plus complètement dans la voie littéraire et pour cela s’exile dans le sud-est de la France à Aix-en-Provence pour obtenir un DUT [Diplôme Universitaire Technique] spécialisé dans les métiers du livre. Elle devient libraire spécialisée dans la littérature de jeunesse en région parisienne. En 2004, après avoir publié dans de nombreuses revues, elle édite son premier recueil de poésie Chant ouvert aux éditions Bérénice. après des centaines de livres lus et conseillés, elle décide à son tour de s’essayer à l’écriture de textes pour enfants. Cela passera par la critique d’ouvrages pour le site Internet d’une institution européenne spécialisée dans la littérature de jeunesse.
Loupé paraîtra en mars 2005, aux Éditions Bilboquet. Magali a alors 25 ans. Mais n’abandonnant jamais la poésie elle a également participé à d’autres collectifs poétiques : J’ai embrassé l’aube d’été en 2004, ce livre commémore le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Rimbaud, L’heure injuste en 2005, Anthologie du poème bref en 2005.
En janvier de cette année, Magali Turquin publie son premier roman pour adolescents : Le chemin de Wangmo aux éditons Michalon. Cet ouvrage cherche à faire prendre conscience à ses jeunes et moins jeunes lecteurs de l’état actuel du Tibet et de son peuple qui lentement, perd sa culture, sa langue, sa religion, ses traditions au contact violent des politiques chinois.

2004 : Chant ouvert [poésie] publié aux Éditons Bérénice, Paris, France
J’ai embrassé l’aube d’été. Sur les pas d’Arthur Rimbaud [Collectif de poésie] publié aux Éditions La passe du vent à Lyon en France.

2005 : Loupé [album jeunesse], illustré par Annette Marnat. Publié aux Éditions Bilboquet
L’heure injuste [collectif de poésie] publié aux Éditions La passe du vent.
Anthologie du poème bref [collectif poésie] publié dans les Dossiers d’Aquitaine.

2006 : Le chemin de Wangmo [roman pour adolescents] publié aux Éditions Michalon dans la collection « Les petits rebelles »

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