Moumar GUEYE
Monsieur Moumar GUEYE est né le 18 Janvier 1948 à Saint-Louis du Sénégal. Il est Ingénieur des Eaux & Forêts, titulaire d’un Master of Science en Aménagement de la Faune et Gestion des Ressources Naturelles. Ce Diplôme a été délivré par l’Institut Polytechnique et Université d’Etat de Virginie (Etats-Unis d’Amérique). Il est également titulaire d’un Diplôme de Spécialisation en Développement International, délivré par l’Office pour la Recherche et le Développement International et l’Ecole des Gradués de l’Institut Polytechnique et Université d’Etat de Virginie.
Ecrivain Poète auteur de plusieurs livres dont « Racines de fidélité » (2006) Poésie.
Membre de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) en 2009.
Nominé au Grand Prix du Chef de l’Etat pour les Lettres avec son roman « La malédiction de Raabi »
MA MERE
Ma mère, je te dois tout !
Sans faille turespectais mon père
Avec affection tu l’appelais nijaay
Nul ne t’a entendue l’apostropher
Après Dieu c’est lui que tu as vénéré
Ma mère je te dois tout !
Tu ne savais pas quémander
Jamais tes habits n’étaient courts
Ils n’étaient pas non plus transparents
Tu étais d’une grande pudeur
Ma mère je te dois tout !
Mon père hélas s’en est allé trop tôt
Rejoindre le céleste royaume des morts
Mais de moi tu as su faire son image
Tu as su tenir le sceptre du patriarche
Ma mère je te dois tout !
Mais voilà qu’en ce septembre fatidique
Sur le chemin sacré du pèlerinage
Tu préféras dormir pour l’éternité
A l’ombre du Prince des prophètes
Ma mère je te dois tout !
Ta soumission à BoroomThioumadé
Ton amour viscéral pour Boroom Touba
Ta fidélité innée à Boroom Darou Minam
Ont été ainsi bien récompensés
Par le Maître de l’Univers
Repose en paix ma mère
Je sais que je te dois tout !
TESTAMENT
Quand viendra le jour fatidique
Ne me laissez pas geler dans la glace
Point de discours longs et futiles
Remettez-moi sans délai à mon Créateur
Mais priez tous pour qu’Il me gratifie
De Sa Glorieuse Miséricorde
Quand viendra le jour du retour
Laissez moi reposer à caakanjaay
A l’ombre de BoroomCumaadé*
Entre la mer qui m’a nourri
Et le fleuve qui m’a abreuvé
Mais priez toujours pour moi
Quand je reposerai à caakanjaay
Et quand vous serez aux ràkka de Ndar
Priez Dieu pour que je sois pardonné
Priez pour que je sois du peuple
De Ahmed, le Prince des prophètes
Et de Xaadim le serviteur du Prince
Quand je serai mort de grâce
Rayez et chassez de mon héritage
Tout descendant ou prétendant
Indigne, malhonnête ou déloyal,
Egoïste, mécréant ou cupide
Si d’aventure vous ne le faites pas
Alors je maudirai les transgresseurs
Du fond de ma tombe couverte de sable fin
A l’ombre des filaos battus par le vent
Jusqu’au rassemblement du jour dernier !
J’AI PARDONNE
J’ai pardonné…
A ceux qui m’ont fouetté
Avec du cuir sec de taureau
Et m’ont lacéré la peau
Avec force sans pitié et à tort
A ceux qui me jetaient pieds nus
Sur le sable chaud de Santhiaba
Et la pluie de cordes de septembre
J’ai pardonné …
A ceux qui me laissaient torse nu
Et me nourrissaient de reliefs
Dans un fond de marmite calcinée
Qui me laissaient dans le froid
Et sur le parquet glacé de Ndar
J’ai pardonné…
A ceux qui m’ont battu et brimé
Ceux qui m’ont accusé et chassé
Pour souiller mon honneur et ma dignité
A ceux qui m’ont sorti du Niokolo
Et jeté dans les bolongs de Bassoul
J’ai pardonné…
A ceux qui m’ont insulté et trahi
Qui à tort m’ont envoyé chez le juge
Ont fait de moi un coupable
M’ont critiqué, sali et condamné
J’ai pardonné…
Oui ! J’ai pardonné à tous
Car le pardon est une denrée d’or
Une vertu de noble et de seigneur
Alors comme moi sachez pardonner
Et soyez parmi les nobles et les élus !
MA CHA ALLAH !
Sur le sable fin et doré que berce la mer étale,
Tu ressembles à un bijou en rubis et en corail
Une perle dormant dans un écrin de velours fauve
On dirait une nymphette évadée des îles Hawaii
Ma cha Allah !
Dans les ondes couleur de maïs du fleuve en crue
Tu nages telle une sirène envoyée par les génies
Ton corps trempé reluit de splendeur et de fraîcheur
On dirait une pervenche tombée des jardins célestes!
Ma cha Allah !
Dans ton mëlfa de voile fin au décor printanier
Tu brilles tel un flamboyant au seuil de l’hivernage
Et le vicieux vent du midi viole ta peau de velours
On dirait une muse venue des abysses de l’océan !
Ma cha Allah !
Et ton regard chaste me pourchasse et m’enlace
Ton sourire reflet d’argent m’éblouit et m’envoûte
Et ta poitrine nubile m’agresse et me foudroie
On dirait une vierge venue des prairies divines!
Ma Cha Allah ! Ma cha Allah !
TIRAILLEUR
(Au tirailleur Abdoulaye Ndiaye Boly et à tous les tirailleurs africains
morts pour l’honneur de la France)
Tirailleur du Bénin, du Mali, du Sénégal
Zouave d’Algérie, du Maroc et de Mauritanie,
Où donc étaient les xénophobes de nos jours ?
Où étaient ceux-là qui chassent et pourchassent
Tes enfants sur les pavés glacés de l’Ile de France ?
Où donc étaient ces intolérants
Qui persécutent et exécutent
Tes descendants perdus et éberlués ?
Où donc était la France de nos jours
Quand vêtu de toile et de bandelettes
De chéchia et de brodequins
Tu affrontais le froid et les vents polaires
Poursuivant avec courage les hordes d’Hitler ?
Où donc étaient les nationalistes de ce matin
Quand tu défendais l’honneur tricolore
Quand ton régiment était au champs de bataille
Déferlant sur Verdun et sur la Somme ?
Où donc étaient ceux qui aujourd’hui persécutent
Quand ton sang fumant fertilisait la terre froide
Cette terre étrangère de Verdun et de la Somme ?
N’est-ce pas toi qui as sauvé la France
En Algérie, en Indochine et ailleurs
Jusqu’à ce que cette France hexagone,
Brandisse avec fierté la bannière tricolore
En chantant la Marseillaise à la patrie
Pendant les jours de gloire ?
N’est-ce pas toi qui as défendu la France
Jusqu’à ce que cette France-là
Devienne une grande Nation ?
Une Nation de liberté, d’égalité et de fraternité !
Que donc la France ne te dérobe pas,
Ta part d’honneur et de dignité
Car cette France-là, c’est toi Tirailleur !
PEUPLE NOIR
Peuple du continent noir
Peuple de la savane et de la forêt
Nègre mon frère
Nègre mon sang !
Peuple du rythme et de la danse
Peuple du rire et du chant
Du geste naturel et de la parole
Nègre mon frère
Nègre mon sang !
Peuple de l’émotion
Et du verbe fécond
Peuple noir
Des esprits bienfaisants
Et des démons maléfiques
Ta chair a nourri les requins
Des profondeurs abyssales
Ta sueur a inondé l’Occident
Et ton sang fumant a arrosé
La terre froide de Verdun
De Normandie et d’Indochine
Tes cris de rage et de douleur
Ont fendu les flots du Mississipi
Et survolé les plaines du Tennessee
De la Virginie et de l’Alabama
Peuple du continent noir
Peuple de la savane et la forêt
Nègre mon frère
Nègre mon sang
Tu es la sève vivante et vivifiante
Qui a nourri les racines des nations
Qui aujourd’hui, te dominent et t’oppriment!
LE LION DE JOAL
Tu aimais Colette de Normandie
Tu adorais Popenguine la Sainte
Tu respectais le NiokoloKoba
Tu vénérais la femme noire
Tu naquis un jour d’octobre
Tu nous vins un jour de moissons
Tu arrivas dans les pangols de Joal
Tu fus le puissant lion de Joal
Tu fus le chantre de la Négritude
Tu luttas pour les libertés
Tu défendis l’homme noir
Tu chantas l’hymne de mon pays
Dans le silence des esprits
Tu saluas les masques noirs
Ces masques aux quatre points
D’où souffle les esprit de l’ombre
Ecoute le souffle frais et éternel
Des alizés de la baie de Hann
Dors en paix vieux lion de Joal !
A Doudou Ndiaye Coumba Rose le grand maître du Tam-tam !!
Tam-tam varan !
Tam-tam parle !
(Yaanuymoom!
Boroom bi
Yaanuymoom!
Bunuydundak
Bu nuy dee yëppyaanuymoom!)
Tam-tamtondu
Tam-tam tendu
Tam-tam tonnerre
Tam-tam parle!
(Yaanuymoom!
Boroom bi
Yaanuymoom!
Bunuydundak
Bu nuy dee yëppyaanuymoom!)
Tam-tam des femmes
Tam-tam des djinn
Tam-tam parle!
(Yaanuymoom!
Boroom bi
Yaanuymoom!
Bunuydundak
Bu nuy dee yëppyaanuymoom!)
Tam-tam d’Afrique
Tam-tam d’Asie
Tam-tam d’Europe
Tam-tam parle !
(Yaanuymoom!
Boroom bi
Yaanuymoom!
Bunuydundak
Bu nuy dee yëppyaanuymoom!)
Que nous soyons vivants
Que nous soyons morts
Nous serons à Toi
Dis Lui ! Oui ! dis Lui !
O tam-tam ancestral.
(Yaanuymoom!
Boroom bi
Yaanuymoom!
Bunuydundak
Bu nuy dee yëppyaanuymoom!)
(Que m’accompagnent ndeer, xiin, sabar et mbëŋ-mbëŋ
RÊVE D’HAWAÏ
Hawaï !
A Hawaï et ses huit îles surgies des ondes
J’ai trouvé la fraîcheur d’une plage blonde
J’ai vu les vagues en grotte de Minotaure
J’ai vu la majesté des palmiers à l’aurore
A Hawaï
J’ai respiré l’air polaire et la brise matinale
Sous un soleil clément et un décor de fanal
J’ai admiré un littoral pur parsemé de patelles
Une plage fine couverte d’un tapis d’isabelles
A Hawaï
J’ai retrouvé le charme des belles filles de Ndar
Le sourire blanc de la noire chantée par Sédar
J’ai vu des nymphes gaies, chevelure au vent
Et des fées alertes et libres tels des engoulevents
A Hawaï
J’ai contemplé des muses aux petits pieds nus
Des déesses dévêtues parées de pétales ténus
Des métisses au cou Cléopâtre orné de perles
Des fées que survolent des colonies de merles
A Hawaï
J’ai vu des filles vierges au sourire d’ange
Des filles nubiles de la tête aux phalanges
J’ai vu des jouvencelles aux seins agressifs
Elles vous envoûtent d’un regard possessif
A Hawaï
J’ai vu des sirènes aux visages angéliques,
Des déesses jaunes et des beautés mirifiques
Elles vous enivrent d’un large sourire béat
Ces fées vous saluent d’un musical Aloha !
GUEYE, M. 1977 : Cas de mélanisme chez le Kob de Buffon (Kobus Kob) au Parc
National du Niokolo Koba (Notes Aficaines N° 154
Avril 1977. IFAN, Dakar, Sénégal).
GUEYE, M. 1991: Managing the wildife ressources ofSenegal’s forests and
Wildlands. M.S. Thesis VPI & SU, Blacksburg, Virginia. 232 pp.
GUEYE, M. 1993: Faut-il supprimer le commerce des oiseaux de cage au
Sénégal ? Sénésylva N°4, Décembre 1993, p.15-16.
GUEYE, M. 1995 : La chasse au Sénégal; diagnostic et perspectives. 20 pp.
GUEYE, M. 2003 : Crise au Projet Agroforestier de Diourbel ; Mon combat contre l’arbitraire. Editions L’Harmattan, Paris. 158 p.
GUEYE, M. 2004 : Itinéraire d’un Saint-Louisien ; la vieille ville Française à l’aube des indépendances. Editions L’Harmattan, Paris. 159 p.
GUEYE, M. 2006 : Racines de fidélité (poésie). Editions le Nègre International, Dakar. 84 p.
GUEYE, M. 2010: L’eau un trésor à protéger (Editions Maguilén).
GUEYE, M. 2010: La malédiction de Raabi (Roman aux NEI/CEDA) – Nouvelle édition 2018 Éditions Maguilén
« Conscience citoyenne : Ma part de veille, d’alerte et de contribution » (Abis Editions).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
2012 : Reçoit le Prix du Maguilèn d’or des Editions Maguilèn pour son ouvrage didactique : L’EAU UN TRESOR A PROTEGER.
2011 : Reçoit la Médaille de l’Excellence délivrée par le Conseil Régional de Saint-Louis.
2009 : Elevé au grade de Grand-Officier de l’Ordre du Mérite.
2005 : Elevé au grade de Chevalier de l’Ordre National du Lion.
2004 : Reçoit le trophée de « l’homme de l’année » décerné par le Collectif des Saint-Louisiens suite à la publication de mon dernier livre.
1995 : Elevé au grade de Commandeur de l’Ordre National du Mérite.
1989 : Reçoit les insignes d’Officier de l’Ordre National du Mérite du Sénégal au titre de la Présidence de la République.
1983 : Après une Inspection Générale d’Etat ordonnée par Monsieur le Président de la République du Sénégal au niveau du Service Régionale des Eaux & Forêts de Tambacounda, Monsieur GUEYE, sur proposition de l’Inspection Générale d’Etat, a été élevé au grade de Chevalier de l’Ordre du Mérite par le Président Abdou DIOUF en personne.