Abdoulaye Guissé
Né le 18 février 1987 en République Centrafricaine, Abdoulaye GUISSE est un poète sénégalais, étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Titulaire d’une maîtrise en sciences juridiques, il et actuellement en D.E.A (diplôme d’études approfondie). Il est auteur de plusieurs manuscrits et plusieurs fois lauréat de concours de poésie. Il se réclame poète d’une nouvelle génération, concept qu’il a forgé pour désigné une poésie qui vise essentiellement la conscientisation de la jeunesse pour un avenir meilleur.
Renaissance africaine
La réflexion n’a de poids que quand elle est suivie de l’action
Un peuple dans l’impasse n’a d’issue que dans l’union.
Et lorsque sonne la trompette de la Renaissance,
Que les voix chantent et que les jambes dansent
La joie forte de prendre en main notre destin.
Qui n’en est pas convaincu ne saurait convaincre son prochain.
Ô Afrique ! Mère-Afrique ! Chère Afrique ! Mon Afrique !
Afrique qui languit dans son monde tragique.
Maudit soit le jour où ce Soleil cinglé conquit ta terre bénie !
Ce Soleil aux rayons de flamme qui réduisit en enfer ta vie.
Et ta terre, farouchement brisée et sauvagement morcelée,
Et ton peuple, divisé et dispersé. Peuple dont la liberté fut extirpée,
Peuple dont la dignité fut persiflée. Peuple qui erre et qui se perd
Désespérément dans l’abîme insolite d’une incertitude amère.
Maudit soit ce Soleil au visage macabre
Qui accable les cœurs de détresse sous son vaste ombre !
Ce Soleil que je hais et que je hue à chaque réveil
Pour implorer, toutes les nuits, l’avènement d’un nouveau Soleil.
Je deviens le loup qui hurle désespoir
Au faîte d’une montagne triste sous un ciel noir.
Je deviens le rossignol, perché sur un arbre nostalgique
Qui chante le souvenir d’un passé magique.
Je suis le baobab géant qui résiste au vent,
Je suis le lion fort qui ne recule point, qui avance en rugissant,
Je suis le muezzin de la Renaissance
Je suis P.N.G[1]. Ma poésie est pour une jeunesse
Qui brandira aux yeux du monde le flambeau de l’Unité
Une jeunesse qui optera pour le Travail et pour la Félicité.
Ô Afrique ! Plus, tu n’es une terre d’esclavage et d’humiliation
Plus, tu n’es une terre de colonisation et d’exploitation.
Tu es cette terre de liberté. Alors saisissons notre chance !
Disons vive la Re-nais-san-ce !
Vive l’Intégration des peuples ! Vive l’Intégrité du continent !
Vive les Etats-Unis d’Afrique ! Vive le Développement !
Le 09 octobre 2009
Plût au ciel…
Sur le dos rigide de Faidherbe[2], j’aspire ce soir,
Dans le souffle paisible du fleuve drapé de silence
Qui bénit cette île[3] de l’histoire et de l’espoir,
L’air mystérieux de ton cœur de douceur intense.
Les yeux bandés par l’attention des oreilles,
Le chapelet fidèle des souvenirs suaves brille
Dans la nuit vermeille de mes pensées constellées.
L’âme de ma conscience inerte est vivifiée
Par chaque trait de ton visage sur le tableau de mon esprit.
Tel l’œuf qui sous la chaleur de la poule se fait vie.
Et les étoiles, sur cet ample tapis laiteux rappellent
La tendresse de ton regard éclatant à l’allure naturelle
Comme le sourire de l’aube à l’aurore du printemps.
Chaque soleil qui s’éteint, la distance nous rapproche davantage.
Je te découvre dans l’absence, et je célèbre ta bonté et ton courage.
Tu m’apparais, certes, comme un trésor au cœur du néant.
Sois tranquille, persévère et espère ! Te sourira un soleil cristallin.
Chaque jour qui passe est une vie qui s’écoule. Crois au Destin !
Plût au ciel que ce poème te couvre de bonheur, sans relâche !
Car ses vers sont issus du cœur profond d’une Nuit blanche.
Le 17 avril 2010
Autour du fleuve
Sorti des côtes du Bafing et du Bakoye à Bafoulabé[4],
Sous le ciel des tropiques aux sourcils clairsemés,
S’étalant paisiblement sur son long lit aux rebords salutaires,
Il se jette dans la bouche large de l’Atlantique à Saint-Louis.
La Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal sont arrosés ;
Pays frères aux esprits divisés mais dont les cœurs sont ravivés,
Pays frères qui se fortifient dans la splendeur d’un visage épanoui,
Autour de ce fleuve qui suit le cours des saisons aux allures irrégulières ;
Fleuve d’espoir, Fleuve de vie, le Fleuve Sénégal : Métaphore de l’Union !
Tu es une source d’inspiration, tu es l’espoir intarissable des nations !
Ô Fleuve Sénégal ! Ce chant t’est destiné ; chant d’amour aux accents éperdus ;
Chant modeste d’un poète dans une aventure, en quête de l’inconnu,
Qui admire les sourires bénisseurs des ancêtres que reflète ton regard
Et qui estime la joie et la confiance des hommes qu’expriment tes murmures.
Le 13 novembre 2011